Le piétin échaudage, ravageur des cultures céréalières

Le piétin échaudage est une maladie des racines qui s’attaque aux céréales à paille. Pouvant faire des ravages dans les cultures céréalières, il est important de faire un focus sur cette maladie pour savoir comment la reconnaître et surtout, comment la combattre. Le point sur Guide Plantes.

Qu’est-ce que le piétin échaudage et quels sont ses effets sur les cultures céréalières ?

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Le piétin échaudage est donc une maladie s’attaquant aux racines des céréales à paille, et plus particulièrement du blé, du triticale, de l’orge et du seigle qui y sont particulièrement sensibles.

Causée par le champignon gaeumannomyces graminis var. tritici, la maladie est difficilement détectable et quantifiable de par son cycle de développement survenant majoritairement dans le sol. En effet, le piétin échaudage colonise les racines et perturbe la nutrition en eau et en azote des céréales, ce qui le rend difficilement visible au début de l’infestation.

Les dégâts de la maladie sur les cultures sont très variables, allant du simple retournement à un impact néfaste sur tous les leviers du rendement : épis/m², grain/épi, poids de mille grains… Certaines rotations peuvent augmenter le risque de maladie mais la gravité du piétin échaudage est surtout due au climat et à la date des semis.

Qu’est-ce qui favorise le développement du piétin échaudage et comment le reconnaître ?

Symptômes du piétin échaudage

Comme nous venons de le voir, plusieurs facteurs favorisent le développement du piétin échaudage, à l’instar des rotations, du climat et des semis précoces ou non.

Ainsi, pour les rotations, certaines cultures amplifient les dégâts de la maladie. C’est le cas du maïs et du ray-grass. Mais ce sont surtout le climat et les techniques de cultures qui peuvent aggraver le piétin échaudage : un automne/hiver/printemps doux et humides favorise ainsi le développement du champignon, et si le climat est sec et chaud en fin de cycle, les dégâts sont accentués.

De même, bien qu’il s’agisse d’une tendance culturale intéressante pour des raisons économiques, plus le semis est précoce plus le risque d’infestation augmente. Une trop faible densité de semences, au chaulage de redressement, la présence de graminées adventices suite à un désherbage insuffisant ou encore la structure du sol complètent la liste des facteurs à risque.

Pour reconnaître le piétin échaudage, il faut avoir l’œil. Bien que la maladie soit connue, il est en effet difficile de la repérer. Seule la présence de racines noires nécrosées et d’épis blancs en fin de cycle seulement permettent de confirmer l’infestation. En cas de doutes, il faut donc réaliser des prélèvements racinaires et les envoyer pour tests.

Comment combattre le piétin échaudage sereinement dans les cultures céréalières ?

Ravageur et invisible, le piétin échaudage est un véritable fléau des cultures céréalières. Heureusement, des solutions existent pour le traitement de semence du blé et des autres céréales.

Ces dernières peuvent être conçues via différent procédés, mais celles utilisant comme substance active le Silthiofam (C13 H21 O N S Si) semblent plus efficaces. En effet, cette substance inhibe la croissance du champignon avant de migrer lentement dans le sol. Ainsi, cela crée une zone de protection autour des racines et les protège contre les infections primaires.

Pour une solution efficace, cette dernière doit être homologuée sur blé, orge et triticale, ainsi qu’être inscrite sur liste positive IFBM (Institut Français des boissons de la Brasserie Malterie). Apportant un gain de rendement prouvé, certaines solutions sont en plus compatibles avec d’autres traitements de semences existants et doivent être utilisées avec une protection de semence de base.

Attention tout de même à l’application. S’agissant d’une solution chimique, il est impératif de respecter la dose maximale de 200 ml ou 25 g de Silthiofam par quintal. Aussi, afin de limiter le risque de résistance, le produit ne doit pas être utilisé sur une même parcelle deux saisons consécutives. Le port d’EPI (Equipement de Protection Individuel) est enfin obligatoire.